- cuivrer
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• 1723; de cuivre2 ♦ Donner une teinte cuivrée à. « La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent » (Baudelaire).⇒CUIVRER, verbe trans.A.— Technique. ,,Recouvrir d'une couche de cuivre, sous forme de feuille ou de dépôt`` (Ac. 1932).B.— Au fig. Donner à une chose les caractéristiques du cuivre.1. Donner la couleur du cuivre. La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers (BAUDEL., Fl. du mal, 1857-61, p. 228).— Emploi pronom. Prendre la couleur du cuivre. Feuilles roussies qui (...) se dorent et se cuivrent (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 308).2. Donner l'éclat sonore du cuivre. L'exécutant force un peu l'émission, de manière à cuivrer les sons (GEVAERT, Traité instrument., 1885, p. 206).— Emploi pronom. Le son [du cor] (...) se cuivre naturellement (WIDOR, Techn. orch. mod., 1904, p. 68).Rem. On relève ds la docum. a) Un emploi fig., fantaisie d'aut. Avalé [du punch] ce qu'il faut pour cuivrer une abeille (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1838, p. 208). b) Rare, cuivroyer, verbe, en emploi factitif. Donner les reflets du cuivre. Le soleil du crépuscule faisait cuivroyer la surface polie d'une petite mare (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 182).Prononc. et Orth. :[
], (je) cuivre [
]. Ds Ac. 1932 alors que l'adj. est attesté ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1723 (J. SAVARY DES BRUSLONS, d'apr. DG); 2. 1838 fig. « enivrer » (BARB. D'AUREV., loc. cit.). Dénom. de cuivre; dés. -er. Pour 2, cf. culotter, noircir. Fréq. abs. littér. :6.
DÉR. Cuivrage, subst. masc. a) Action de recouvrir un métal d'une couche de cuivre. Les bains de cuivrage au sulfate de cuivre acidulé (GASNIER, Dépôts métall., 1927, pp. 349-350). b) Néol. d'aut. Teint cuivré. Votre poids, vos écorchures, votre cuivrage (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 338). — []. — 1re attest. 1777 (Encyclop. Suppl. t. 3, 589 a); de cuivrer, suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 1.
cuivrer [kɥivʀe] v. tr.ÉTYM. 1723; de cuivre.❖1 Techn. Recouvrir d'une feuille de cuivre. || Cuivrer un métal.2 Donner une teinte de cuivre à (qqch.). || Cuivrer la peau, le teint de qqn (→ Bronzer).1 La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent (…)Baudelaire, les Fleurs du mal, CXXVI, « Le voyage ».3 Donner à (un son) le timbre éclatant d'un instrument de cuivre. || Cuivrer un son.——————se cuivrer v. pron.1 Prendre une teinte de cuivre. || Les feuilles se cuivrent en automne.2 Prendre le timbre éclatant d'un instrument de cuivre. || Son qui se cuivre.——————cuivré, ée p. p. adj.1 En cuivre; qui contient du cuivre.2 (1740, in D. D. L.). Qui a la couleur rougeâtre du cuivre. || Couleur cuivrée. — (En parlant de la peau). ⇒ Bronzé, hâlé. || Les Indiens d'Amérique ont la peau cuivrée. — N. m. || Le cuivré de la peau.2 Tu n'es point blanche ni cuivrée,Mais il semble qu'on t'a doréeAvec un rayon du soleil.Hugo, les Orientales, XII, « La sultane favorite ».➪ tableau Désignations de couleurs.3 (1848). Qui a un timbre éclatant comme un instrument de cuivre. || Voix cuivrée et chaude. — N. m. || Le cuivré d'une voix.3 (…) j'entendais cette note courte, monotone et triste, que jette aux étoiles la voix cuivrée des crapauds.Maupassant, Contes, « Sur l'eau », p. 142.❖DÉR. Cuivrage.
Encyclopédie Universelle. 2012.